Traiter les vers nématodes chez l’escargot
Veuillez lire la section « santé et soins » en premier lieu.
Chez les escargots géants africains, plusieurs espèces de nématodes (vers parasites) peuvent être présentes.
Certaines sont commensales (elles vivent dans l’escargot sans causer de gros dégâts), d’autres sont pathogènes ou même zoonotiques (transmissibles à l’homme).
Ci dessus vidéo de nematode pathogènes (avec boutons bien visibles sur le manteau).
Voici les principales catégories et espèces rencontrées :
Nématodes commensaux ou opportunistes. Ces espèces vivent dans l’intestin des escargots sans provoquer de maladies graves, sauf en cas de stress ou de mauvaises conditions de maintenance.
- Rhabditidae (genre Rhabditis, Caenorhabditis, etc.)
- Panagrolaimidae (genre Panagrolaimus)
- Cephalobidae (certains nématodes libres du sol peuvent coloniser temporairement les escargots)
Nématodes parasites spécifiques des mollusques. Certains peuvent affaiblir ou tuer les escargots :
- Alloionema appendiculatum → parasite fréquent des escargots terrestres, parfois responsable de mortalité en captivité.
- Angiostoma spp. (Angiostoma spiridonovi, Angiostoma margaritierense, etc.) → parasites pulmonaires des escargots, souvent rapportés chez les Achatina.
- Phasmarhabditis hermaphrodita → utilisé comme nématode biologique contre les limaces, peut aussi infecter les escargots.
Nématodes à risque pour l’Homme (zoonotiques). Ce sont ceux qui posent le plus de problème car les escargots géants sont des hôtes intermédiaires :
- Angiostrongylus cantonensis → le « ver du rat » (rat lungworm). Très dangereux, car il provoque des méningites éosinophiliques chez l’Homme. L’escargot n’est pas malade mais transporte les larves.
- Strongyloides spp. → parfois retrouvés, mais plus rares.
✅ En résumé : Les plus fréquents en captivité sont Rhabditis (commensaux), Alloionema et Angiostoma (parasites pathogènes). Le plus dangereux pour l’Homme est Angiostrongylus cantonensis, présent surtout en zones tropicales et subtropicales (rare en Europe).
Ci dessus vidéo de nématode rhabditis.
Origine des vers :
Origine des nématodes pathogènes. Ils viennent souvent de l’éleveur ou du milieu d’origine. Les escargots infestés ont déjà les nématodes dans leur corps. Les parasites se transmettent par les œufs ou larves éliminés dans les selles ou le mucus → donc si un escargot est porteur, tout le groupe peut être contaminé.
Contamination par le sol ou le substrat. Les nématodes se développent très bien dans un substrat humide et riche en matière organique.Un escargot introduit contaminé peut relâcher des larves → elles se multiplient dans le sol et infestent les autres.
Transmission par l’alimentation. Légumes, plantes sauvages, terre ou feuilles ramassées dehors peuvent contenir des stades larvaires de nématodes. Normalement, un bon lavage réduit le risque, mais ça peut être une porte d’entrée.
Stress et immunité de l’escargot. Beaucoup de nématodes (par ex. Rhabditis) sont au départ commensaux dans l’intestin. Quand l’escargot est stressé, affaibli (transport, mauvaises conditions, malnutrition), certains deviennent pathogènes et migrent dans les tissus → c’est à ce moment qu’apparaissent bosses, nodules et mortalité.
Prévention et quarantaine :
Prévention contre la propagation des nématodes chez les escargots.
Isolement strict. Gardez les nouveaux escargots en quarantaine (au moins 2 mois) dans un terrarium séparé, sans contact avec tes autres bacs.
Utilisez des ustensiles dédiés (pinces, vaporisateur, éponge, gants jetables) uniquement pour leur terrarium.
Gestion du substrat. Changez régulièrement le substrat contaminé (tous les 3–5 jours au début). Jettez-le dans un sac fermé (pas au compost, car les nématodes survivent longtemps dans la terre). Si vous voulez réutiliser des éléments (cachettes, écorces, pierres) : Rincez bien à l’eau chaude. Désinfectez avec de l’eau bouillante ou passez-les 30 min au four à 120°C.
Hygiène du terrarium. Nettoyez les parois et accessoires avec de l’eau très chaude + vinaigre blanc (les nématodes n’aiment pas l’acidité). Laissez bien sécher avant de remettre les escargots. Réduire un peu l’humidité (évitez le détrempage), car les nématodes prolifèrent en substrat trop humide.
Alimentation. Donnez uniquement des légumes lavés et épluchés (pas de plantes sauvages ni de terre). Retirez les restes de nourriture tous les jours → éviter que les nématodes s’y multiplient.
Renforcement de l’immunité des escargots. Assurez une alimentation variée et riche (calcium, protéines, légumes frais). Évitez le stress → pas trop de manipulations, bonne température et hygrométrie stables.
Certains éleveurs utilisent des plantes aux propriétés antiparasitaires (feuilles d’ortie, poudre de moringa, un peu de poivron rouge) pour limiter la charge parasitaire.
Traitement. Pour réduire la charge de nématodes : Panacur (fenbendazole) est le plus utilisé en élevage. Le traitement doit être bien dosé selon le poids de l’escargot pour éviter la toxicité. Après traitement, refaire des changements fréquents de substrat pour éliminer les nématodes expulsés. 5 jours de traitement puis 15 jours de pause et de nouveau 5 jours de traitement. Répétez jusqu’au succès du traitement (le traitement ne tue pas les oeufs des vers).
vidéo comment administrer le panacur :
Surveillance. Observez bien : Si les bosses/nodules diminuent après traitement. Si les escargots reprennent une activité normale (sortie, alimentation). Il faudra également effectuer une coprologie (analyse des crottes) pour vérifier que les vers ont bien été éliminés.
Veuillez vous rapprocher d’un vétérinaire Nac pour obtenir le traitement (uniquement sur ordonnance et dosage spécifique) et vérifier avec une coprologie que c’est bien des vers nématodes que vous avez.
Quelques photos des boutons et des vers :










Pour aller plus loin, une liste des espèces de nématodes possible :
Chez les escargots terrestres, plusieurs genres de nématodes peuvent apparaître, avec des effets variables.
Rhabditis (famille des Rhabditidae) : ce sont des petits nématodes (0,5 à 2 mm), souvent présents dans le mucus ou l’intestin. Ils sont en général commensaux, mais lorsqu’ils se multiplient trop, ils entraînent un amaigrissement et un ralentissement de croissance.
Panagrolaimus : assez proches des Rhabditis, ils mesurent entre 0,5 et 1,5 mm et vivent dans le tube digestif. Ils causent surtout de légers troubles digestifs en cas de forte population.
Alloionema : un peu plus grands (2 à 4 mm), ils s’installent dans le pied ou le tégument. Leur présence provoque souvent des bosses, des nodules ou des lésions cutanées. Dans les cas graves, l’escargot devient léthargique et peut mourir.
Angiostoma (par exemple A. axei ou A. spiridonovi) : ces nématodes de 1,5 à 3 mm colonisent les poumons et les tissus. Ils sont responsables d’un excès de mucus, de nodules internes, d’amaigrissement progressif et parfois de la mort.
Phasmarhabditis, notamment P. hermaphrodita : ils mesurent 1 à 2 mm et envahissent la cavité palléale et les tissus mous. Les escargots infestés deviennent apathiques, cessent de s’alimenter et peuvent mourir si la charge est élevée.
Strongyloides : ces nématodes de 1 à 2,5 mm vivent dans l’intestin. Ils provoquent amaigrissement et troubles digestifs, parfois accompagnés de mucus dans les selles.
Agfa, en particulier Agfa flexilis : beaucoup plus longs (jusqu’à 8 à 10 mm), ils se logent dans l’œsophage. Les escargots infestés perdent l’appétit et maigrissent rapidement.
Cosmocercoides : de taille moyenne (2 à 5 mm), ils occupent l’intestin et causent affaiblissement et troubles digestifs.
Cephalobidae : ce sont des nématodes libres, généralement saprophages dans le sol (0,5 à 1 mm). Normalement inoffensifs, mais s’ils prolifèrent dans le mucus ou sur la peau, ils peuvent irriter le pied et stresser l’animal.
Enfin, Angiostrongylus cantonensis : un grand nématode (17 à 33 mm), peut se développer chez l’escargot en tant qu’hôte intermédiaire. L’escargot reste souvent asymptomatique, mais ce parasite représente un danger important pour l’Homme, car il peut provoquer une méningite éosinophilique s’il est ingéré.